Archive pour la catégorie ‘cours’

Qu’est-ce qu’un contrat d’édition ?

On parle beaucoup d’être édité, d’être publié mais la base de cet acte passe par un contrat. C’est le papier qui justifie le lien entre l’auteur et son éditeur.
Toutefois, qu’est-ce qu’un contrat d’édition ? La réponse peut ainsi être formulée :

Le contrat d’édition est un contrat par lequel l’auteur d’une œuvre de l’esprit (ou ses ayants droit) cède le droit de fabriquer (ou faire fabriquer) en nombre des exemplaires de l’œuvre à l’éditeur qui doit en assurer la publication et la diffusion.

Suivant cette définition, ce cours se décompose en quatre parties :

I- Le créateur et sa création (page 1)
II- Les droits de l’auteur
(page 2)
III- Les règles du contrat
(page 3)
IV- Les effets du contrat
(page 4)
Bonus : un exemple anonyme de contrat d’édition.
(page 5)


I- Le créateur et sa création

Avant de commencer par parler de ses droits, il s’agit au préalable de cerner ce que représente l’auteur.
L’auteur est le créateur, c’est-à-dire qu’il participe réellement à l’élaboration d’une œuvre. Par conséquent, il n’est pas simplement celui qui insuffle une idée ni celui qui donne des conseils. L’auteur doit impérativement être une personne physique ; les personnes morales (= un groupement de personnes en entité dotée d’une personnalité juridique) ne peuvent prétendre être l’auteur d’une création, hormis dans le cas d’une œuvre dite collective.
L’auteur n’est reconnu en tant que créateur que s’il signe de son identité les œuvres qu’il a élaborées.

La création de l’auteur constitue une œuvre de l’esprit. Celle-ci nécessite une intervention humaine et peut être tirée du néant, c’est-à-dire par la totale imagination de l’esprit de l’auteur, ou au contraire être réalisée en fonction d’une création antérieure. C’est ce qui fait foi notamment lors d’une adaptation (au cinéma, au théâtre etc.) ou d’une traduction.

L’œuvre de l’esprit n’est protégée que par la forme qu’on lui a donnée. Par conséquent, les idées en elle-même sont exploitables par quelqu’un d’autre toutefois, la contextualisation permet de sauvegarder la propriété totale de l’œuvre.
L’œuvre de l’esprit est inhérente à son créateur, par conséquent, dès son élaboration elle est son entière propriété. Il est en outre exigé que cette œuvre de l’esprit ait un caractère original, c’est-à-dire qu’elle doit porter les empreintes caractéristiques de son créateur. Cette originalité ne peut néanmoins être définie par le code pénal et elle est laissée à la subjectivité d’un juge.
Remarque : il est toutefois recommandé de réunir des justificatifs pouvant attester de votre pleine propriété. On parle en ce cas d’effectuer un dépôt chez un notaire ou, par un moyen moins onéreux mais peut-être aussi moins efficace, en vous envoyant votre manuscrit par voie postale à votre propre adresse sans l’ouvrir. Le cachet de la Poste fera foi ; en France uniquement ou dans le pays dans lequel vous résidez.

Ce qui concerne donc le contrat d’édition, c’est le support sur lequel repose votre œuvre de l’esprit. Il ne constitue pas l’œuvre de l’esprit et n’est donc pas l’entière propriété de son créateur.

Comment alléger son texte ?

Bien trop souvent, les auteurs garnissent leurs textes de passages qui, aux premiers abords, semblent enrichir la narration mais qui, en définitive, alourdissent et embourbent le récit. Ce petit cours a donc pour vocation de détruire toutes ces maladresses en pointant du doigt tout ce qui est néfaste dans la formulation. C’est aussi l’occasion de comprendre la nécessité d’un texte fluide, de perdre des mauvaises habitudes et d’aérer son texte.

Nécessairement, ce cours sera découpé en trois parties :

I- C’est quoi un texte fluide? (page 1)
II- Perdons les mauvaises habitudes (page 2)

  • Les subordonnées
  • Les participes présents
  • Adverbes
  • Verbes Pronominaux

    III- L’aération du texte (page 3)
    IV- Bilan
    (page 4)

     


     

    I- C’est quoi un texte fluide?

    Bien souvent les jeunes auteurs cherchent à donner de la « prestance » à leur bout de texte. C’est certes une très bonne volonté, mais elle est souvent très mal amorcée. Tout d’abord, beaucoup recherchent la phrase complexe du genre:

    Hector, homme bienveillant, sage et aimant, s’approcha lentement de sa femme, douce et d’une beauté sans égale, pour lui caresser le haut de ses épaules et l’embrasser ensuite afin de lui prouver toute la passion qu’il lui portait.

    De prime abord, la phrase paraît d’une richesse qui en jette plein la vue, mais en se penchant dessus ne serait-ce que quelques secondes, l’on s’aperçoit que c’est surtout une abomination de la langue.

    En fait, quand on écrit, aussi étonnant que cela puisse paraître, il ne faut pas rechercher le compliqué. Du moins, pas quand on débute. Et il faut toujours partir d’une phrase simple que l’on brode ensuite. Pas laisser sa plume vagabonder au gré de son imagination en attachant sans cesse des subordonnées à l’indépendante du départ.

    En fait, le secret, c’est d’être clair et concis. Une petite correction de la phrase du haut serait:

    Hector était un homme bienveillant, sage et aimant. Il approcha sa femme, douce et d’une beauté sans égale, avec lenteur. Une caresse sur le haut de ses épaules suffit pour l’attirer contre sa poitrine et l’embrasser. Il lui avait prouvé une nouvelle fois la passion qu’il lui réservait.

    Bon le passage en lui-même n’est pas des plus évolués. Mais ça montre bien l’intérêt de couper sa phrase et de la rendre plus… esthétique.

    Le vocabulaire des éditeurs

    Les éditeurs emploient un jargon que vous serez susceptibles de rencontrer si vous venez à publier un ouvrage. Plutôt que d’ouvrir systématiquement votre dictionnaire ou demander à votre éditeur la signification de plusieurs termes (ce qui risquerait de souligner votre amateurisme), ce petit cours est un récapitulatif plus ou moins complet des mots ou expressions employés dans le milieu éditorial.


    Anthologie : C’est un ouvrage composé de plusieurs textes qui ont entre eux une certaine cohérence, ce qui fait son principal intérêt. Elle peut être constitué d’un seul et même auteur, ou de plusieurs, suivant le choix de la maison à ce sujet.

    Un AT ou Appel à Textes : les inconditionnels d’ID commencent à savoir sa signification, mais il faut bien le préciser. Un appel à textes est un organisme, une maison d’édition, un organisateur de concours etc. qui recherche un texte (nouvelle, novella, romans) sur un thème précis (fantastique en l’occurrence pour nous, mais aussi sur un polar, ou tout simplement avec une obligation de placer une phrase ou une citation !)

    Bon à tirer: Dernière épreuve (= dernières corrections, lorsque l’éditeur et l’auteur sont ok pour la finalité du texte) de l’œuvre qui est envoyée à l’imprimerie. C’est ce qui marque la finalité de l’ouvrage et ce qui indique qu’il sera tiré à plus ou moins grand nom d’exemplaires. Ce bon à tirer doit être signé (signature du contrat généralement), daté et il doit comporter le nombre de tirages prévus pour l’ouvrage.

    Collection : Les éditeurs ont bien souvent des collections. Elles paraissent anodines lorsque l’on cherche la ligne éditoriale de la maison sur leur site, mais c’est en vérité la première chose à regarder. Si la ligne éditoriale n’est mentionnée nulle part, ne baissez pas les bras en vous disant que vous enverrez votre manuscrit coûte que coûte. Il suffit d’aller voir leurs collections qui regroupent plusieurs ouvrages d’une même trempe. De ce fait, vous pourrez vous établir leur ligne éditoriale et voir si votre manuscrit correspond à ce que la maison édite.

    Correcteur : Après que l’éditeur a sélectionné votre manuscrit, celui-ci passe entre les mains d’un correcteur (correcteur qui peut aussi être à la fois l’éditeur lui-même) qui est chargé de relever toutes les erreurs de grammaire, syntaxe, orthographe et style en général. C’est donc lui qui s’occupe des épreuves à renvoyer à l’auteur (parce que le travail se fait conjointement). C’est celui qui finalise l’ouvrage.

    Épreuve : c’est ce qu’envoie un éditeur à son auteur lorsque celui-ci doit revoir son texte. Il ne faut pas se leurrer, tout écrit, aussi génial soit-il, a besoin d’être revu, même après l’envoi du manuscrit (même si vous estimiez qu’il était parfait). Car l’éditeur peut lui-aussi avoir ses exigences et peut vous demander de changer tel ou tel passage. On pourrait donc mettre en relation ce terme avec le sens populaire du mot « épreuve », puisque, d’une certaine façon, l’éditeur met à l’épreuve son auteur pour qu’il améliore son texte. Suivant les maisons d’édition, il y a plus ou moins d’épreuves (et selon le souhait de l’auteur). C’est un long travail (de plusieurs mois) avec le correcteur de la maison d’édition. Auteur et correcteur échangent leurs corrections sur le texte et le travaillent ensemble jusqu’à la fin.

    Manuscrit : abus de langage dans le monde de l’édition. Dans sa définition originale, un manuscrit est un texte rédigé à la main. Un conseil: n’envoyez jamais un texte écrit à la main chez un éditeur. Le progrès a eu raison de tout et les éditeurs n’accordent plus aucune importance à ce type de support. Nous devrions d’ailleurs dire « tapuscrit » ce qui convient déjà mieux à ce que représente ce type de support. C’est donc ce qu’envoie l’auteur à la maison d’édition lorsqu’il veut soumettre son œuvre. C’est donc l’histoire telle qu’elle le sera (plus ou moins) dans l’ouvrage final.

    Nouvelle : C’est un récit court et incisif qui compte entre 300 et 70 000 signes. Il y a plusieurs règles à respecter, comme une seule intrigue et un nombre restreint de personnages.

    Novella : Texte qui compte entre 70 000 et 200 000 signes. On l’appelle aussi un court-roman. Elle se place entre la nouvelle et le roman. Elle a donc une intrigue qui doit être dominante mais un nombre de personnages plus élevé.

    One-Shot : Roman qui raconte une histoire en un seul volume (l’inverse d’une trilogie).

    Planning de parutions : A faire très attention ça aussi. Lorsque la maison affiche sur son site que son planning est bouclé, c’est qu’il ne faut pas espérer être sélectionné chez eux. Le planning est le calendrier où ils se réservent l’élaboration d’un ouvrage. S’il est bouclé c’est qu’ils ont bouclé leur budget et qu’ils ne publieront rien d’autre avant que le planning soit rouvert. Et votre manuscrit pourrait directement aller dans la corbeille (ce qui serait fort dommage pour l’écologie ^^).

    Recueil : De nouvelles ou de poèmes. Sur ID nous avons souvent fait un abus de langage. C’est un ouvrage qui recueille (le terme est bon sur ce coup là) plusieurs textes. Ils peuvent avoir un fil conducteur comme pas du tout. La différence avec l’anthologie, c’est qu’un recueil ne doit être écrit que par un seul auteur !

    Roman : Si vous suivez la logique, c’est un texte qui compte plus de 200 000 signes. Attention toutefois, beaucoup de maisons d’édition demandent 500 000 signes minimum. Je ne peux guère vous le définir mieux que ça, tout le monde sait à peu près à quoi ressemble un roman. Si je m’avance plus, je serais contraint de définir chaque genre de roman et ça peut durer un moment ^^’.

    Signes : Le texte se compte en nombre de signes, espaces compris. Il peut paraître stupide par rapport au calcul de pages pour se faire une idée de la longueur de l’ouvrage, mais il est en fait essentiel. D’un format à l’autre, de marges plus ou moins grandes, le nombre de pages peut changer. Celui de signes ne sera jamais modifié. Les éditeurs imposent généralement un nombre de signes pour leurs AT. L’astuce pour les compter (plutôt que de les compter un à un sur votre écran) pour les utilisateurs de Word et OpenOffice:

    Outils => Statistiques. Le nombre de signes vous est donné.

    Synopsis : C’est un résumé ou un plan qui raconte d’une manière très succincte l’histoire de votre texte. Le synopsis ne doit généralement pas dépasser les deux pages ! C’est un moyen de plus en plus utilisé par les maisons d’édition (au grand damne des amoureux des lettres) car il facilite la sélection des textes. En contrepartie, il restreint le choix sur l’histoire et non sur le style de l’écrivain.

    Retrouvez ce cours sur le forum : http://imperialdreamer.forumsline.com/les-cours-f35/le-vocabulaire-de-l-edition-t1216.htm.

    Les dialogues : éléments efficaces de la narration

    Cours rédigé à l’aide des précieux conseils de l’auteur Vicki Hinze (Cf: http://www.vickihinze.com/)

    Les dialogues sont les interventions directes de vos personnages dans votre texte et la transpiration de leur caractère. Pour bien accrocher le lecteur, il s’agit de rendre ces dialogues efficaces et ciblés.

    Nous axerons ce cours sur trois parties :

    I- Pourquoi un dialogue efficace ? (page 1)
    II- Comment adapter les dialogues aux personnages ? (page 2)
    III-
    Une autre forme de dialogue: la gestuelle (page 3)
    Bonus
    : Présentation d’un dialogue (page 4)

    Conclusion (page 5)


    I- Pourquoi un dialogue efficace ?

    Il me semble obligatoire de débuter ce cours par une explication de l’intérêt de formuler des dialogues efficaces et surtout, d’expliquer ce qu’est cette notion d’ »efficacité ».

    L’on aurait tendance à rendre les dialogues comme le reflet de notre réalité, avec la crédibilité qui suit, sans pour autant tomber dans les banalités de la vie quotidienne. Terrible dilemme auquel se confronte chaque auteur: coller à la crédibilité mais ne pas sombrer dans l’inutile.

    En d’autres termes, évitez ceci:

    « Bonjour Monsieur Romain.
    – Bonjour Madame Gladis
    – Beau temps aujourd’hui n’est-ce pas ?
    – Effectivement, le soleil brille, c’est agréable.
    – Je ne vous le fais pas dire, Madame Gladis. Alors comment vont les enfants ?

    etc…

    C’est effectivement ce à quoi va répondre ce cours. Comme dit précédemment, le dialogue est l’intervention directe de vos personnages auprès du lecteur. Le narrateur n’est donc plus là pour enjoliver ou dénaturer les propos du protagoniste qui s’adresse directement à votre lectorat.

    Le dialogue est là pour remotiver la narration, pour apporter des éléments nouveaux: son efficacité sera vérifiée si, à l’issue de ce dialogue, de nouvelles perspectives s’ouvrent et si le lecteur en a appris davantage aussi bien sur le contexte de l’histoire ou sur le personnage en lui-même.

    Mais le dialogue, c’est aussi le moyen de présenter concrètement votre protagoniste. Il découvre son caractère et ses émotions, ses intentions et ses aspirations, et surtout son niveau intellectuel par sa manière de s’exprimer. Pour faire simple, un roi s’exprimera comme un aristocrate, sauf contre-indication dans votre aventure, et sera mal perçu par votre lecteur s’il parle comme un adolescent de quinze ans.

    En d’autres termes, le dialogue et donc les paroles des personnages seront des outils qui permettront au lecteur de les cerner et de les identifier. C’est pourquoi un dialogue efficace est avant tout un dialogue où chaque personnage a sa manière de parler.

    Nuage de tags
    "));